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Le chaos et l'ordre - Partie 2 : Pedge & Nelly |
Partie parallèle rp : Le Chaos et l'Ordre
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Nelly ne parvenait plus à trouver son souffle.
Son coeur battait beaucoup trop vite, il cognait sourdement dans sa poitrine comme pour lui rappeler qu’elle était en danger. Ses jambes battaient, elle se sentait pousser des ailes, et elle filait à toute allure à travers les coursives du croiseur. Il faisait sombre, il faisait froid, et Nelly poussait de grandes plaintes en essayant de distancer la créature. Son bras droit fortement plaqué contre son flanc, les débris de sa veste laissant à nu une plaie importante, elle ne sentait pourtant rien et continuait à courir comme une dératé.
Tout d’un coup elle s’arrêta, in extremis, ses pieds glissant pour mordiller le bord d’une nouvelle salle où un cable se trouvait tendu. Elle l’enjamba, découvrant d’un air paniqué l’énorme poutre qui l’attendait pour la prendre en étau. Il y avait des pièges dans tous les sens et elle ne pouvait même pas se permettre d’y aller doucement. Passant sur le côté, pour emprunter un nouveau couloir, un énorme rugissement monta soudainement non loin et la petite espagnole se sentit vibrer de peur. Le fond de son estomac s’était soudainement crispé en une terreur indescriptible alors qu’elle sentait tous ses poils s’hérisser.
Tremblante, perdue, paniquée, Nelly trouva refuge dans une salle qui servait de stockage. A l’intérieur...des uniformes Atlantes. Il y en avait une bonne centaine, de toutes les couleurs. Techniciens, soldats, médecins, même administratif. Ils y étaient tous !
La jeune femme n’arrivait même pas à calmer sa respiration alors qu’elle secouait négativement la tête, ne parvenant pas à intégrer l’information de cette découverte. Il y eut un autre rugissement, plus près, et Nelly poussa une plainte alors qu’elle s’enfonçait entre les présentoirs pour se dissimuler au milieu des vêtements. Elle prit son portable, activa la caméra, puis pointa l’entrée d’une main tremblante.
Au moins, si un membre de l’équipe trouvait l’objet, il obtiendrait peut-être quelques informations. La tête horrible du monstre passa à l’embrasure de la porte en sifflant comme un serpent. Sa respiration était forte, puissante, à l’image même de son horreur, et il entra tranquillement dans la réserve. Les mains de Nelly serraient fortement le portable mais elle continuait de trembler comme une feuille, faisant son maximum pour ne surtout pas se faire entendre. La chose avança un peu et se mit à renifler le sol...il s’y trouvait son sang. Quelques gouttes depuis le sillon qui se formait continuellement de son épaule meurtrie.
Nelly sut qu’il allait encore la repérer à cause de ça. La chose n’aimait pas son sang mais, en même temps, il ne cessait de la traquer par ce biais. Pourquoi ? Pourquoi elle en particulier ? Pourquoi continuer la chasse alors que cela avait le même effet qu’un acide pour lui ?
L’immonde tête se redressa pour la fixer : il venait de la trouver !!!
- Mastodonte:
Le petite espagnole poussa un cri avant de s’armer de son MP5. D’une main, elle l’assura contre son épaule valide. Le fait qu’elle soit assise, dos contre le mur, derrière les rangées de vêtements, lui permettait d’assurer sa visée même si elle était plus qu’incertaine.
La créature ouvrit sa bouche couverte de dents. Celle qui s’était cassée dans l’épaule de Nelly lui donnait un air encore plus intimidant, comme si ce croc manquant prouvait qu’il était efficace dans le meurtre.
La petite militaire poussa un hurlement qui mêlait autant sa terreur, son angoisse et sa détresse. Elle appuya sur la détente.
PAM ! PAM-PAM-PAM ! PAPAPAM PAM !
Les éclairs de lumière éclairèrent son visage terrorisé à mesure des coups de feu. Pan ! L’un des balles pénétra sa gueule. La caméra avait filmé, c’est ce qu’elle souhaitait.
La chose siffla en sentant que les projectiles n’étaient pas uniquement composé de métal et une petite fumée blanche, s’ensuivant d’un grésillement caractéristique d’acide, le fit soudainement hurler de douleur. Le monstre cracha sa haine au visage de Nelly, découvrant toutes ses dents et l’immonde tentacule, avant de faire volte-face et de s’enfuir.
Perdue, isolée, le silence revint quelques secondes avant que la caméra ne s’abaisse sur un angle qui ne donnait rien d’intéressant à voir. Nelly pleurait, elle sanglotait silencieusement tout en lâchant des plaintes : elle avait de plus en plus mal. La morphine ne faisait plus effet.
« Je veux pas mourir ici... » Se fit-elle en reniflant.
Mais soudain, il y eut du bruit dans la pièce. Une sorte de souffle d’aspiration, quelque chose de bizarre, puis de l’animation sur le mur du fond. Déboussolée, Nelly se redressa tant bien que mal en pointant son MP5 de sa main valide, son bras blessé tenant toujours le portable qui filmait et elle pointa le grand tube organique qui s’illuminait d’une vive lumière. Là, un engin arriva jusqu’ici comme s’il entrait dans un terminus. Nelly le reconnut tout de suite comme le sarcophage des clones qui servaient à stocker l’armée. C’était exactement les mêmes qu’elle avait vu dans le complexe de Méda’Iyda. La jeune femme fut parcouru d’un violent spasme lorsque la lumière s’intensifia pour éclairer le visage d’une Pedge Allen endormie.
Non, pas ça. Pas encore !
Cette situation renvoya Nelly directement sur sa mission horrible avec Adam. Elle y avait tué un clone de Pedge et ça l’avait mis plus bas que terre. Ce n’était qu’une copie mais...c’était aussi Pedge. Et elle lui avait tiré dessus. Elle avait fait disparaître son corps pour ne garder qu’une mèche de cheveux qu’elle avait inhumé dans le plus grand secret sur le continent. Nelly ne voulait pas recommencer et elle se courba sous le poids de cette nouvelle pression psychologique.
Pourtant, elle ne pouvait pas laisser de clone se balader en liberté. Elle ne pouvait pas prendre ce risque et laisser la véritable Pedge découvrir l’atroce secret qui la torturait depuis que le CODIR lui avait fait juré la discrétion. La petite était loin de s’imaginer, à ce moment-là, qu’il s’agissait véritablement de Pedge Allen.
« Non, je peux pas... » Lâcha-t-elle finalement dans une plainte étranglée. « Je peux pas revivre ça ! »
Nelly baissa son arme et s’approcha du sarcophage, discernant l’état du clone, son aspect. Pedge portait la tenue d’Atlantis, elle était trempée et elle avait toujours son colt M4...mais...l’hispanique eut un doute. Elle ouvrit l’appareil, bien que difficilement, puis déchira le tissage organique avec son couteau, pile au niveau de la main. Elle respirait de plus en plus vite en refusant l’hypothèse mais cela se confirma : la bague...cette Pedge-là portait l’alliance d’origine Athosienne. La bague qui la liait à Isia était là, sur son doigt...
Nelly monta un regard étonné sur le visage endormi de son amie et s’efforça de rompre le tissage au plus vite.
« PEDGE ??? » S’écria-t-elle dans une soudaine panique.
Elle ne parvint pas à la retenir suffisamment. La texane tomba lourdement sur le sol et Nelly s’agenouilla immédiatement à ses cotés, portant instinctivement une main sur son épaule qui l’élançait maintenant atrocement. Elle sentait le corps étranger à l’intérieur, elle sentait que ça l’infectait, que ça l’empoisonnait à petit feu. Les multiples perforations qui marquaient la morsure du monstre sur son épaule sanguinolente s’accompagnaient d’une boursouflure extrêmement douloureuse. Une terrible inflammation. Il fallait qu’elle calme ça une nouvelle fois !
C’était devenu la priorité.
Retournant son amie, Nelly fouilla son gilet MOLLE pour en extraire son kit de soin et, notamment, y retirer les doses de morphine. Elle s’en injecta une tout de suite, poussant un long soupir sous son action, puis chercha la pouls de Pedge. Elle était en vie, elle était toujours là…SA Pedge Allen était toujours vivante. C’était un pur soulagement.
Mais soudain, le rugissement du monstre revint !
Nelly sursauta en criant, pointant l’entrée de son MP5 au canon tremblant...rien.
Il fallait faire vite. Sous l’effet de la drogue, Nelly ne sentait plus la douleur et tira Pedge jusqu’à une pile de vêtements. Elle la dissimula derrière en posture latérale de sécurité, plaça un jean d’uniforme sous son visage en guise d’oreiller, puis elle tira une table de présentoir pour obstruer la vue depuis l’entrée. Le rugissement monta une nouvelle fois...Nelly comprenait qu’il n’y avait qu’un seul moyen de préserver Pedge. De toute façon, ce monstre ne la voulait qu’elle...et son sang…pas la texane.
A genou, surplombant son visage, Nelly respirait fort tout en la regardant.
« Je ne veux pas que tu meures... » Murmura-t-elle avant d’avoir soudainement une idée.
La salle entière trembla sous l’action du monstre. Il avait défoncé une porte non loin, toujours pour la rechercher, il n’allait pas tarder à revenir sur ses pas. La militaire reprit son portable, se rendant compte qu’il était toujours en mode enregistrement, et elle se visa avec l’oeil de la caméra. Si elle voyait son visage ainsi dévasté, elle se serait passé de se filmer pour ne pas inquiéter davantage son amie. Elle saignait d’une entaille du cuir chevelu mais depuis l’angle de vue, on voyait surtout toute son épaule auréolée de l’empreinte de la mâchoire du monstre. Le tissu déchiré. Les crocs s’étaient profondément planté dans la chair à nue, laissant paraître des marques sombres et du sang qui continuait d’y suinter en petites rigoles. Nelly ne s’en rendait pas compte. De toute façon, elle était sûre qu’elle allait mourir. C’était sa dernière mission…donc un au revoir sincère s’imposait non ?
Elle prit sa dernière dose de morphine, se la plantant dans l’épaule hors caméra et abandonna la dose usagée sur place.
BADAM !
Il approchait !!!!
Nelly reprit le portable et dicta son message. Sa voix affaiblie et sa fébrilité témoignait surtout de son désir de dire les choses une bonne fois pour toutes avant de s’en aller. Le reste n’avait plus vraiment d’importance, avec deux doses de morphine, elle ne sentait plus rien, même plus la peur.
« Je te demande pardon...pour toutes les farces que je t’ai fait subir. J’ai jamais eu de famille Pedge, jamais !...tu peux le comprendre ça ? » Elle inspira douloureusement avant de finir.
« ...t’es ma grande soeur. J’ose pas te l’avouer. J’ai trop la trouille que tu te moques de moi, que tu me rejettes, que tu me renvoies à mon boulot comme tu l’as fait avant cet enfer...j’ai peur de ça. Alors je te fais des blagues idiotes juste pour que tu me regardes...voilà, c’est dit. »
La jeune femme secoua négativement la tête, se trouvant lamentable, d’un pathétique à vomir. Sursaut de lucidité ou altération par la drogue ? Elle cligna des yeux et se reprit :
« Survit ok ?...et ramène le portable à Sheppard, pour qu’il sache. Ce truc...il me veut et il est intuable...alors ne t’accroche pas Pedge. Ne le poursuit pas, c’est compris ?!? »
Nelly ne pouvait plus attendre. Si le monstre entrait dans la pièce, ce serait la boucherie. Ça grognait et grinçait à tout va dans le couloir. Il était sur le point de la retrouver, elle qui n’avait pas bougé de là.
Le portable bascula sur le réveil et Nelly le programma pour une sonnerie répétitive toutes les cinq minutes. Avec le ruban adhésif du kit de secours de Pedge, elle lui scotcha le téléphone dans la main pour qu’elle ne le perde pas, qu’elle comprenne qu’il n’était pas là sans raison. Il y avait la vidéo du monstre avant son aveu personnel. Le CODIR en aurait besoin, eux aussi, c’était déjà ça.
Il ne manquait plus que la discrétion...que le bruit n’attire pas le monstre s’il avait fini sa traque plus tôt…
Les écouteurs, oui ! Elle les lui passa dans les oreilles avant de brancher le câble au portable. Tout était prêt !!! Nelly s’interrompit une seconde. Dans le gaz, les yeux un peu hagard, elle l’observa avant de lui poser une main sur l’épaule, comme si c’était le dernier signe d’affection qu’elle pourrait se permettre. Voilà, c’était fini, elle posa une pile de t-shirt...finissant de la recouvrir. Et sauve qui peut !
Quand Nelly retourna dans le couloir, elle se retrouva nez à nez avec la créature. Elle termina son dernier chargeur, le peu de balles restantes ne le rendant que plus enragé, et la petite militaire reprit sa course effréné. Elle devait repousser l’échéance au plus tard. Laisser du temps à Pedge pour sauver sa peau.
Le calme retomba.
Dix minutes plus tard, la sonnerie s’activa et la musique avec laquelle Nelly se reveillait tous les matins, une musique qui faisait un paradoxe avec la situation, se mit à tourner en boucle dans les oreilles de Pedge...jusqu’à ce qu’elle se réveille enfin.
Elle trouverait un portable accroché dans la main, des écouteurs dans les oreilles, sous un amas de fringues et planquée par une table. Rien de plus normal en mission...
(c) chaotic evil